ISSN: 2165-8048
Francesco Amato et Erminia Gilda Morrone
On estime que 80 % des patients atteints du SARS-CoV-2 présentent des troubles olfactifs et que beaucoup souffrent également de dysgueusie ou d'agueusie (une interruption ou une perte du goût, respectivement) ou de modifications de la chimiosthésis, la capacité à percevoir les irritants par les récepteurs TRP. L'anosmie (perte de l'odorat) et la dysgueusie ont été qualifiées de « symptômes sentinelles ». L'anosmie et l'agueusie représentent un réel risque pour la santé et peuvent également provoquer des déficits nutritionnels. L'infection par le SARS-CoV-2 dans la cavité buccale pourrait provoquer des modifications de la production ou de la qualité de la salive, contribuant aux symptômes de perte du goût. Étant donné que l'activation des TRP par les espèces réactives de l'oxygène (ROS) contribue à l'inflammation et à la douleur, la recherche se concentre sur plusieurs médiateurs biologiques liés aux TRP et aux radicaux oxydatifs qui pourraient aider au développement de traitements contre la douleur elle-même et certains symptômes liés au COVID.
Des études récentes ont montré que le facteur nucléaire érythroïde 2 (NRF2) est un facteur de transcription qui régule la défense cellulaire contre les agressions toxiques et oxydatives. Les composés qui peuvent activer ou induire le NRF2 comprennent les polysulfures H2S de l'ail, le cinnaldéhyde de la cannelle, les polyphénols du thé vert, la curcumine, un composé polyphénolique présent dans le curcuma, la pipérine, un alcaloïde présent dans le poivre noir, et la glucoraphanine présente dans le brocoli. De plus, il existe une interaction électrophile importante entre le NRF2, le TRPA1 et le TPV1 qui entraîne leur désensibilisation. Les récepteurs TRPV1 entrent dans un état réfractaire (communément appelé désensibilisation) qui conduit à l'inhibition de la fonction du récepteur, car une stimulation répétée entraîne une réduction progressive de leur réponse. Pour contrer certains des effets induits par le SARS-CoV-2, une désensibilisation rapide des TRP par certains aliments est donc proposée qui pourrait réduire la gravité des symptômes (notamment la toux, la perte du goût et de l’odorat) et apporter de nouvelles stratégies thérapeutiques.