ISSN: 2161-0932
Shallon Atuhaire, John F. Mugisha, Akin-Tunde A. Odukogbe, Oladosu A. Ojengbede
Contexte : La fistule obstétricale est une blessure invalidante à l’accouchement. Les patientes vivent dans le désespoir et s’auto-stigmatisent. Les études mettent en évidence les croyances et les perceptions sur la cause de la maladie et sur la façon dont elle peut être guérie. Les expériences des patientes traitées et non traitées sont également largement évoquées, mais il existe peu d’informations sur les perceptions et les croyances négatives des patientes atteintes de fistule obstétricale envers leur conjoint, leur famille et leur communauté et sur la manière dont celles-ci affectent la réinsertion sociale. Cette étude a déterminé la relation entre les prophéties auto-réalisatrices et la réinsertion sociale chez les patientes atteintes de fistule obstétricale dans différentes catégories de réparation.
Méthodes : Une enquête transversale à méthodes mixtes a été réalisée auprès des patientes atteintes de fistule obstétricale (n=398) à l'hôpital St. Joseph Kitovu en Ouganda. Douze informateurs clés ont également participé. Un questionnaire semi-structuré et un entretien approfondi ont été utilisés pour recueillir des données auprès des patientes. Les entretiens ont porté sur les attentes et les croyances des patientes en matière de réacceptation, d'interaction, d'autosatisfaction et de confort avec les autres. L'hypothèse selon laquelle « il existe une relation significative entre les prophéties auto-réalisatrices et la réintégration sociale chez les patientes atteintes de fistule obstétricale dans différentes catégories de réparation » a été testée par le chi carré de Pearson à un intervalle de confiance de 95 %.
Résultats : Ainsi, 51,5 %, 14,4 % et 9,0 % des 398 participants estimaient que leur conjoint, leur communauté et leurs parents ne les accepteraient pas à nouveau. Là encore, 33,6 % n'étaient pas satisfaits de leur vie et 47,7 % se sentaient mal à l'aise en présence d'autrui. Une différence majeure a été observée dans la relation entre la stigmatisation perçue, le sentiment de perte, l'estime de soi, la réussite, l'attente de réacceptation, la perception de l'attitude des autres à leur égard, l'étiquetage, les humeurs, l'autosatisfaction, le confort avec les autres et la réintégration sociale. Une relation avec la catégorie de réparation des patients a été notée pour toutes les variables : valeurs de p inférieures à 0,001 à un intervalle de confiance de 95 %.
Conclusion : Une relation a été établie entre les croyances et perceptions négatives du patient et sa réinsertion sociale. Les croyances et attentes négatives pourraient être transformées en croyances et attentes positives grâce à la promotion de l'hygiène personnelle et à des conseils complets.