ISSN: 2329-8731
Jean Pierre Ngangali, Léon Mutesa, Sabin Nsanzimana, Jean Bosco Munyemana, Emonyi Wilfred Injera, Patel Kirtika, Swaibu Gatare, Robert Rutayisire, Isabelle de Valois Ndishimye, Pacifique Ndishimye, Edouard Ntagwabira, Lilian Nkinda, Alex K Chemtai
Contexte : Le réseau de cytokines est à l’origine de l’inflammation et de la pathogenèse du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). La thérapie antirétrovirale hautement active (HAART) maintient une faible charge virale du VIH (CV), mais l’inflammation chronique reste élevée chez les sujets VIH par rapport à la population naïve du VIH. À ce jour, il n’existe pas de biomarqueur de substitution qui donne une image caractéristique de l’activation immunitaire et de l’inflammation chronique dans les programmes VIH. Cette étude visait à déterminer les taux de cytokines plasmatiques et leur association avec la CV du VIH au début et après six mois de HAART au Rwanda.
Méthodes : Nous avons utilisé une approche de groupes appariés basée sur le sexe et un échantillonnage systématique au sein des groupes a été utilisé pour recruter cinquante (50) patients dans chaque groupe. Quinze (15) personnes naïves au VIH ont été incluses dans l'étude comme groupe témoin. La cytométrie de flux BD a été utilisée pour déterminer les taux de cytokines tandis que le questionnaire révisé de l'OMS a été utilisé pour recueillir des données sociodémographiques et cliniques. Des tests T d'échantillons indépendants (T) et le rang de Wilcoxon (W) ont été utilisés pour comparer les taux moyens de cytokines tandis que le coefficient de moment du produit de Pearson (PPMC) r a été utilisé pour la corrélation des paramètres au début du HAART et après six mois de traitement. Les différences statistiquement significatives et la corrélation entre les paramètres évalués ont été déterminées à p ≤ 0,05.
Résultats : Au début du traitement antirétroviral, les taux plasmatiques d'interleukine (IL)-10 et d'IL-6 étaient plus élevés tandis que ceux d'IFN- et de TNF-α étaient plus faibles par rapport à leurs taux après six mois de traitement antirétroviral. La présente étude a trouvé une association positive entre l'IL-10, l'IL-6 et la charge virale du VIH.
Conclusion : Les taux de cytokines pro-inflammatoires et anti-inflammatoires évoluent différemment après un traitement antirétroviral et sont corrélés à la charge virale du VIH. Les taux plasmatiques d'IL-10 et d'IL-6 sont un biomarqueur alternatif pour l'évaluation des caractéristiques de l'activation immunitaire et de l'inflammation dans l'infection par le VIH.