ISSN: 2161-0932
M.M. Niang
Objectifs : Décrire les caractéristiques sociodémographiques des patientes, préciser les aspects cliniques, paracliniques, chirurgicaux et anatomopathologiques des tumeurs ovariennes, évaluer la concordance entre les résultats de l’imagerie (échographie, scanner, IRM) et ceux de l’anatomopathologie et préciser les facteurs influençant le choix de la voie d’abord et du geste chirurgical.
Patientes et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive et analytique réalisée sur une période de trois ans (36 mois) et concernant toutes les patientes ayant bénéficié d’un traitement chirurgical pour une tumeur ovarienne présumée bénigne à l’hôpital militaire de Ouakam. Nous avons étudié les caractéristiques sociodémographiques des patientes, les données cliniques, échographiques et thérapeutiques et la nature histologique de la tumeur. Les données ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel Epi info version 7.
Résultats : Cent soixante dix patientes répondaient à nos critères d’inclusion. Français Le profil épidémiologique était celui d'une femme d'âge moyen 34 ans, mariée (63,5%), nullipare (55,3%), en période d'activité génitale (80,6%). Les douleurs pelviennes chroniques (52,4%) étaient le principal motif de consultation suivies des troubles du cycle menstruel (18,8%). L'examen clinique retrouvait chez la plupart des patientes une masse pelvienne (47,6%) ou abdominopelvienne (12,4%). L'échographie pelvienne concluait à un kyste ovarien organique (68,2%) le plus souvent unilatéral (73,5%). La taille moyenne des kystes était de 8 cm ; les kystes géants représentaient 19,4% de l'échantillon. L'approche chirurgicale était le plus souvent faite par laparotomie (75,2%), la coelioscopie n'était réalisée que dans 24,7% des cas. Français Le choix de la voie d'abord était influencé par l'âge de la patiente (0,109), les antécédents de chirurgie pelvienne (p=0,274) et la taille du kyste (p=0,578) sans qu'il y ait de lien statistiquement significatif. La rachianesthésie était le principal type d'anesthésie utilisé (59,4%). Les interventions chirurgicales réalisées étaient, par ordre de fréquence, la cystectomie ovarienne (59,4%), l'annexectomie (25,3%) et l'hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale (12,4%). Les incidents opératoires notés étaient représentés par des ruptures de kystes (5,3%). Les suites opératoires étaient le plus souvent simples (98,8%). Les types histologiques les plus fréquents étaient les kystes dermoïdes (35%) suivis des cystadénomes séreux (26%) et des endométriomes ovariens (17%). Nous avons enregistré un cas d'adénocarcinome papillaire et séreux (0,6%).
Conclusion : Les tumeurs ovariennes présumées bénignes sont fréquentes en pratique gynécologique. Leur diagnostic a bénéficié de l’apport de l’échographie et la crainte est le cancer de l’ovaire. La cœlioscopie est l’approche de référence pour la prise en charge.