ISSN: 2385-5495
I. Benahmed
AbstraitIntroduction : La dissection coronaire spontanée est définie comme un décollement non traumatique et non iatrogène des parois de l'artère coronaire. La présentation clinique est variable mais dominée par le SCA. Le diagnostic repose sur la visualisation de la fausse lumière par imagerie intracoronaire. Nous rapportons l'expérience du laboratoire de cathétérisme de notre centre qui a permis de mettre en évidence sept cas de dissection coronaire spontanée.
Contexte : La dissection spontanée des artères coronaires (DSAC), également appelée hématome ou hémorragie intramurale, ou anévrisme disséquant, est une pathologie très rare responsable d’un syndrome coronarien aigu chez les patients jeunes et particulièrement féminins. L’incidence de cette pathologie est de 0,1 à 1,1 % des patients adressés pour une coronarographie [3]. Elle prédomine chez les patientes jeunes, de sexe féminin, sans facteurs de risque de maladie athéromateuse et surtout en période péripartum. Nous avons cependant enregistré une prédominance du sexe masculin dans notre série avec un âge moyen relativement élevé (58,85 ans) avec des extrêmes allant de 28 à 76 ans et un seul cas d’homme jeune.
Méthode :- Une base de données rétrospective a été analysée au laboratoire de cathétérisme du Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI. Parmi 2000 cas d'angiographie coronaire réalisés sur une période de 3 ans, 7 cas de dissection coronaire spontanée ont été diagnostiqués. Le suivi de ces cas a été assuré du jour de sortie jusqu'en décembre 2017 afin d'enregistrer tout événement comme la récidive d'angine, le syndrome coronarien aigu, la nécessité d'hospitalisation et le décès. Données cliniques et paracliniques de nos patients.
Résultats : Nous avons identifié 7 patients atteints de SCAD au cours des 3 dernières années (de septembre 2014 à octobre 2017) diagnostiqués par coronarographie au Cath Lab du Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI en visualisant le lambeau intimal radiotransparent. Les caractéristiques initiales de ces patients sont décrites dans le Tableau 1. Il y avait 6 hommes et 1 femme ; l'âge moyen était de 58,85 (extrêmes 28-76) ans. Il y avait des facteurs de risque cardiovasculaire en commun tels que le sexe masculin, le tabagisme actif et l'obésité. La présentation clinique était un syndrome coronarien aigu dans 6 cas, et l'artère coronaire droite était impliquée dans 5 cas sur 7. Le diagnostic de SCAD a été posé par coronarographie ; nous n'avons identifié que le type 1 par la visualisation d'un lambeau intimal radiotransparent. Deux patients ont reçu un traitement thrombolytique à la phase aiguë ; Français dans le premier cas, nous avons identifié une longue dissection de l'artère descendante antérieure gauche de l'ostium au segment moyen avec un flux TIMI III, et dans le sixième cas, l'angiographie coronaire a montré une dissection du segment moyen de l'artère coronaire droite. Une intervention coronaire percutanée a été réalisée dans le cas numéro 2 en raison d'une angine de poitrine en cours, et nous avons placé avec succès un stent à élution médicamenteuse de 3/22 mm dans l'artère coronaire droite. Tous nos patients ont reçu un traitement médical basé sur une double thérapie antiplaquettaire, une statine, des bêtabloquants et un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine avec un bon résultat. La durée moyenne de suivi était de 16 (2–29) mois. Aucune récidive d'angine ou événement cardiaque majeur n'a été enregistré pendant le suivi. D'autres techniques modernes peuvent être utiles en cas de doute, telles que l'échographie intravasculaire, la tomographie par cohérence optique ou l'angiographie coronaire par CT. L'artère la plus atteinte est l'artère coronaire gauche dans près de 75% des cas décrits, suivie de l'artère coronaire droite (ACD) dans 20% des cas, et de l'artère coronaire principale gauche dans 6 à 12% des cas alors que l'artère circonflexe y participe moins fréquemment. Cependant, notre série montre une prédominance d'atteinte de l'artère coronaire droite dans 5 cas sur 7.
Biographie : I. Benahmed est Médecin résident au Service de Cardiologie, Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI, Oujda, Maroc