ISSN: 1745-7580
Silvia Sedda, Edoardo Troncone, Maria Imeneo et Giovanni Monteleone
Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) sont des pathologies inflammatoires chroniques de l'intestin, caractérisées par une évolution rémittente-récurrente. Bien que la pathogénèse des MICI ne soit pas entièrement comprise, les données épidémiologiques et expérimentales suggèrent que de multiples facteurs environnementaux peuvent, chez des individus génétiquement prédisposés, déclencher une réponse immunitaire excessive dirigée contre les antigènes de la microflore intestinale normale, ce qui conduit finalement à des lésions tissulaires. Des défauts dans les mécanismes/facteurs physiologiques de contre-régulation contribuent à amplifier et à maintenir une telle réponse néfaste. Par exemple, dans les tissus enflammés des patients atteints de MICI, l'activité du facteur de croissance transformant les cytokines immunosuppressives (TGF)-β1 est diminuée, en raison de niveaux élevés de Smad7, un inhibiteur intracellulaire de la signalisation TGF-β1. De manière constante, l'inactivation de Smad7 par un oligonucléotide antisens spécifique supprime les signaux inflammatoires dans les cellules intestinales cultivées de patients atteints de MICI et dans l'intestin de souris atteintes de colite expérimentale de type MICI. De plus, le traitement des patients atteints de la maladie de Crohn active, l'une des deux principales maladies inflammatoires chroniques de l'intestin chez l'homme, par Mongersen, un composé oral contenant l'oligonucléotide antisens Smad7, s'accompagne d'une induction de la rémission clinique. Dans l'ensemble, ces données indiquent que le ciblage de Smad7 représente une approche prometteuse pour moduler l'inflammation muqueuse en cours dans les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.