ISSN: 2472-4971
Angelica M. Silva-Figueroa et Nancy D. Perrier
Contexte : À l'ère de l'immunothérapie comme option thérapeutique pour les tumeurs solides, la caractérisation immuno-tumorale des néoplasmes parathyroïdiens est opportune et nécessaire. Les options thérapeutiques conventionnelles étant limitées pour contrôler la progression du carcinome parathyroïdien, de nouvelles modalités de traitement sont désespérément nécessaires. Quatre microenvironnements tumoraux distincts ont été proposés sur la base de l'existence de lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL) et du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD-L1) ; type I (TIL+/PD-L1+), type II (TIL-/PD-L-), type III (TIL-/PD-L1+) et type IV (TIL+/PD-L1-). Ces sous-types immunogènes peuvent prédire les réponses à ces thérapies.
Objectif : L'objectif de cette étude était de caractériser l'expression du ligand de mort cellulaire programmée 1 (PD-L1) et des lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL) dans le carcinome parathyroïdien (PC) et les néoplasmes parathyroïdiens atypiques (AN).
Méthodes : Nos échantillons de tissus constituent 30 tumeurs parathyroïdiennes (17 PC et 13 AN) qui étaient disponibles dans une base de données collectée prospectivement au MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas de 1996 à 2016. Tous les échantillons ont été méticuleusement examinés en utilisant les critères histopathologiques actuels de l'Organisation mondiale de la santé. Chacun des échantillons a été analysé immunohistochimiquement pour PD-L1, CD3, CD8 et CD68 avec un système de coloration automatisé (BOND-MAX, Leica Biosystems, Buffalo Grove, IL). Le kit de détection Novocastra Bond Polymer Refine (Leica Biosystems) a été utilisé pour détecter l'expression de PD-L1, CD3, CD8 et CD68 dans les cellules tumorales. L'analyse d'images numériques a été réalisée à l'aide du logiciel Aperio (Leica Biosystems) ; l'expression de PD-L1 a été analysée avec un algorithme spécifique à la membrane tumorale, l'expression de CD3 et CD8 avec un algorithme de coloration nucléaire tumorale, et l'expression de CD68 a été évaluée avec un algorithme de coloration cytoplasmique tumorale. Français Le score PD-L1 H a été calculé à l'aide de la formule (1 × (% cellules 1+))+(2 × (% cellules 2+))+(3 × (% cellules 3+)) et les autres immunomarqueurs ont été calculés en fonction du nombre de TIL positifs par mm 2 de la tumeur parathyroïdienne. Pour l'immuno-classification des PC dans cette étude, un PD-L1 ≥ 1 a été utilisé comme seuil de positivité. Une expression élevée de TIL a été définie comme des cas avec une densité de CD3+ et CD8+ supérieure à celle du groupe PC médian.
Résultats : Les caractéristiques biochimiques et immunogènes des PC comparées aux AN. L'analyse des immuno-données n'a montré aucune différence dans la médiane du score PD-L1 H entre les PC et les AN. Toutes les récidives locorégionales (n = 6), les métastases à distance (n = 5) et les décès dus à la maladie (n = 3) sont survenus dans le groupe PC. Nous avons trouvé quatre cas avec un score PD-L1 H ≥ 1 associé à une expression élevée de CD3+ (médiane 59,9 (27,4-986,8) cellules/mm2 ) , CD8+ (médiane = 50,6 (4,5-1107,1) cellules/mm2 ) et CD68+ (médiane 221,7 (53,0-741,1) cellules/mm2 ).) densité cellulaire tumorale et deux avaient des métastases à distance (poumon et foie). Nous avons identifié 9 PC avec une densité cellulaire tumorale CD68 médiane > 194 cellules/mm 2 , et quatre dans ce groupe PC ont développé des récidives locorégionales avec ou sans métastases à distance. Nous avons immunoclassifié les PC en fonction des quatre immunotypes. 14 cas de PC étaient dans l'immunotype avec PD-L1 négatif et 4 cas de PC avaient un score H PD-L1 ≥ 1 avec ou sans TIL positifs.
Conclusions : Les PC ont tendance à afficher un microenvironnement tumoral de tolérance immunitaire (type IV). De plus, 22 % des PC présentaient des profils d'expression de PD-L1 et de TIL dans leur microenvironnement (type I) suggérant un bénéfice potentiel de l'immunothérapie. Ainsi, le profilage du microenvironnement tumoral pourrait être utile pour identifier les cas de PC qui pourraient bénéficier de l'immunothérapie, et des recherches supplémentaires sont justifiées.