ISSN: 2165-8048
Alicia Hernandez-Torres, Joaquín Ruiz Gomez, Elisa Garcia-Vazquez et Joaquín Gomez-Gomez
Contexte : Ochrobactrum anthropi est un pathogène opportuniste émergent classiquement considéré comme peu virulent. Le but de cette étude est de décrire les cas les plus récents de bactériémie à O. anthropi dans notre hôpital, ainsi qu'une brève revue de la littérature.
Méthodes : nous avons passé en revue les cas d'O. anthropi enregistrés dans la base de données de notre hôpital au cours des 3 dernières années. Ochrobactrum spp. a été identifié par l'aspect macroscopique et les caractéristiques de croissance ; l'identification définitive a été réalisée par le système commercial Vitek-2 (Biomerieux, France).
Résultats : Nous rapportons 6 cas de bactériémie secondaire à une infection à O. anthropi, dont 5 survenus chez
des patients immunodéprimés ; le dernier a été considéré comme contaminé en raison de l'absence de facteurs de risque et de l'amélioration clinique sans traitement efficace. Deux patients sur 6 ont eu une infection liée au cathéter, l'infection la plus fréquente associée à cet organisme. Un autre patient a eu une septicémie biliaire liée à O. anthropi. Les cas les plus significatifs sont probablement ceux des patients n°1 et n°4, atteints respectivement d'une pneumonie et d'une infection liée à un shunt portosystémique intrahépatique transjugulaire (TIPS), deux infections rares causées par cette
bactérie. La réponse clinique a été satisfaisante dans tous les cas, sauf dans le cas n°4, probablement en relation avec le maintien du TIPS.
Conclusion : une immunosuppression sévère et l'association à un dispositif médical à demeure sont les principaux facteurs associés à la plupart des cas de bactériémie à O. anthropi. Le point le plus important du traitement est l'ablation du dispositif infecté, en complément d'un traitement antibiotique adapté.