Maria Mirela Iacob, Costin Petcu, Tatiana Vassu-Dimov et Ileana Constantinescu
Objectif : Le cancer de la vessie est connu pour être le neuvième cancer le plus fréquent dans le monde. Les outils diagnostiques et pronostiques actuels ne sont pas suffisants pour prédire l'issue clinique et la réponse à une thérapie personnalisée. Les mécanismes de cancérogenèse impliquent des voies génétiques et épigénétiques. L'objectif de cette recherche était de développer des conditions expérimentales optimales pour évaluer l'expression de certains miR-145-3p, miR-145-5p, miR-152 et miR-182 chez des patients atteints de tumeurs de la vessie, afin de les corréler avec les caractéristiques cliniques de routine des tumeurs. Cette approche permettrait d'apporter plus d'informations sur l'étiologie des tumeurs du cancer de la vessie dans le but d'élaborer un algorithme moléculaire.
Méthodes : Ce travail aborde les modifications épigénétiques afin d'étudier la dynamique de l'expression de certaines espèces de microARN extraites de tissus corrélées à des caractéristiques tumorales particulières. Nous avons sélectionné : miR-145-3p, miR-145-5p, miR-152 et miR-182 pour être évalués en termes d'expression dans des échantillons de tissus tumoraux. Un certain nombre de 71 patients roumains subissant des investigations pour un cancer de la vessie ont été introduits dans notre étude. Leurs caractéristiques cliniques ont été corrélées avec les expressions de microARN dans les tissus cancéreux et les tissus normaux de la vessie. La régulation positive et négative de microARN sélectionnés a été révélée à l'aide d'une PCR quantitative en temps réel basée sur TaqMan (RT-qPCR) (Applied Biosystems USA). L'analyse des données a été réalisée en utilisant la méthode 2 -ΔΔCT et le test t de Student.
Résultats : Nous avons trouvé différents profils d'expression montrant une régulation négative pour les miR-145-3p, miR-145-5p, miR-152 et une régulation positive pour miR-182. La signification clinique de ce profil a souligné que les tumeurs de la vessie étudiées ont une empreinte génétique distincte avec un impact sur la pathologie et le pronostic des patients. Différents mécanismes sont impliqués dans le niveau d'expression significativement réduit des miRNA dans les cancers de la vessie : altérations génétiques et polymorphisme nucléotidique unique (SNP), silençage épigénétique et défauts dans la voie de biogenèse des miRNA.
Conclusions : Nos résultats préliminaires montrent que les miRNA sélectionnés sont exprimés différemment dans les échantillons de tissus cancéreux de patients sélectionnés par rapport aux tissus normaux de la vessie. Ce profil épigénétique pourrait être utilisé pour le diagnostic précoce, la réponse au traitement et le pronostic des tumeurs de la vessie.