ISSN: 2329-8731
Jean-François Rossignol, Aloys SL Tijsma, Carel A van Baalen
Contexte : Le nitazoxanide (NTZ), un antiviral à large spectre en cours de développement clinique pour le traitement de la grippe, de la COVID-19 et d’autres maladies respiratoires virales, est un léger découplant de la phosphorylation oxydative.
Méthodes : Nous avons évalué l'effet du Tizoxanide (TIZ), le métabolite circulant actif du NTZ, sur l'adénosine triphosphate (ATP) et la viabilité cellulaire dans les cellules rénales canines Madin-Darby (MDCK) et dans les cellules MDCK infectées par les virus de la grippe A et B.
Résultats : Le TIZ a diminué l'ATP cellulaire de manière dose-dépendante dans les cellules MDCK et dans les cellules MDCK infectées par les virus de la grippe A et B. L'inhibition maximale de l'ATP dans les cellules MDCK infectées ou non par la grippe a atteint jusqu'à 45 % après 6 et 24 heures d'exposition à 100 μM de TIZ. La diminution de l'ATP cellulaire n'a pas affecté la viabilité cellulaire et était réversible après élimination du TIZ de la culture. Les concentrations de TIZ requises pour diminuer les niveaux d'ATP cellulaire étaient similaires à celles rapportées pour inhiber la réplication des virus de la grippe A et B.
Conclusion : L'effet inhibiteur du NTZ sur la réplication du virus de la grippe et d'autres virus respiratoires est lié à son effet sur le métabolisme énergétique des cellules hôtes et à ses effets en aval sur les voies de signalisation cellulaire. Des réductions modestes et transitoires de l'ATP n'affectent pas la viabilité des cellules hôtes mais empêchent les virus d'accéder à l'énergie et à la machinerie cellulaire nécessaires à une réplication efficace.