ISSN: 2155-6148
Susan Waako, Moses Twimukye, Richard K Mugambe, John Bosco Isunju, Haruna Muwonge, Ivan Masete, Stephen Kusasira, David Guwatudde, Robert Zavuga
Contexte : Bien que la lombalgie soit l’une des plaintes les plus courantes chez les femmes enceintes, les professionnels de santé la considèrent comme une expérience normale de la grossesse et ne la traitent donc pas. On sait qu’elle affecte la fonctionnalité quotidienne de nombreuses femmes enceintes dans les activités qui impliquent de s’asseoir, de marcher, de se tenir debout et de soulever des objets. Le manque d’informations sur la lombalgie chez les femmes enceintes en Ouganda peut avoir conduit à l’absence de directives obstétricales pour son diagnostic et sa prise en charge. Cette étude a établi les effets de la lombalgie sur les performances quotidiennes, la prise en charge et les stratégies d’adaptation chez les femmes enceintes fréquentant une clinique prénatale dans l’est de l’Ouganda.
Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude transversale qui a porté sur 341 femmes enceintes fréquentant les centres de soins prénatals. Le critère d'évaluation principal était la lombalgie. L'étude a porté sur des femmes enceintes qui ont déclaré souffrir de lombalgie et qui ont correctement localisé le site de la douleur à l'aide du diagramme de la douleur et du corps comme souffrant de lombalgie. Des données sur les caractéristiques sociodémographiques, l'intensité de la douleur, l'incapacité fonctionnelle, les effets de la lombalgie sur les performances quotidiennes, la gestion et les stratégies d'adaptation ont été recueillies.
Résultats : Sur les 341 répondantes (105, 30,8 %), elles ont signalé des lombalgies. La majorité des femmes souffrant de lombalgies (71, 67,6 %) présentaient une incapacité minimale avec un score d'indice d'incapacité d'Owestry (ODI) de 0 à 20 %. Les activités les plus affectées avec une légère interférence sur les activités de routine quotidiennes étaient le levage (81 %), la station debout (74 %), les soins personnels (74 %) et les déplacements (74 %). La majorité des répondantes (80, 76,19 %) ont signalé leur lombalgie lors des visites de soins prénatals (CPN) à l'hôpital et parmi elles, 62 (79,49 %) ont reçu des analgésiques, 13 (16,67 %) ont reçu des conseils et une éducation des patients, 3 (3,85 %). Pour les répondantes qui n'ont reçu aucun traitement lors des visites de CPN, la majorité (23,60,53 %) ont utilisé des herbes et d'autres ont eu recours à l'automédication (5,13,16 %).
Conclusion : La lombalgie affecte la plupart des activités fonctionnelles quotidiennes des femmes enceintes présentant un handicap minime ou modéré. Bien que le handicap ne soit pas grave, il affecte leur qualité de vie et leur productivité. Les femmes enceintes ont géré leur lombalgie principalement par des moyens de traitement conservateurs, en particulier par le recours à une prise en charge pharmacologique et au repos des activités.