ISSN: 2161-0932
Aya ME Mudawi, Aya Elhag Adam Yousif, Ethar AA Abdulmajid
Introduction et objectif : Le Soudan est considéré comme le 5e pays parmi les 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient qui croient encore aux mutilations génitales féminines (MGF) avec une prévalence de 88 % selon l'UNICEF en 2013. Les MGF sont profondément ancrées dans les croyances culturelles et religieuses et largement pratiquées parmi les jeunes femmes au Soudan malgré ses complications bien connues. L'objectif de l'étude est d'évaluer les connaissances, l'attitude et la pratique des villageois autochtones d'Al Undub Abo-kleio à l'égard de la pratique des MGF, la stigmatisation liée au fait de ne pas les pratiquer et la volonté de les arrêter à l'avenir. Méthode : Étude descriptive transversale communautaire au village d'Al Undub Abo-kleio en novembre 2018. Un échantillonnage pratique a été appliqué et un questionnaire CAP conçu par les auteurs avec une connaissance complète des MGF a été utilisé. Les données ont été analysées à l'aide du progiciel statistique pour les sciences sociales (SPSS) pour trouver la corrélation entre les différentes variables. L'autorisation éthique a été obtenue auprès du Département de médecine communautaire de l'Université de Khartoum. Français : Résultats : Les participants étaient au nombre de 163, 55,9 % étaient des femmes et 44,1 % étaient des hommes. 99 % savaient ce qu'était l'excision et environ 43 % d'entre eux l'étaient, tandis que 57 % étaient contre. 84 % avaient une bonne connaissance des complications de l'excision, 53,3 % d'entre eux avaient déjà circoncis leurs filles et 46,2 % le feraient. Il existe une association statistiquement significative entre la perception religieuse comme cause de l'excision et la préférence sexuelle des hommes (valeur du chi carré = 6,101, valeur de p = 0,014), et entre les traditions comme cause de l'excision et la préférence sexuelle des femmes (valeur du chi carré = 4,886, valeur de p = 0,025). Dans notre étude, 90 % des femmes ont été excisées ; le premier décideur de la circoncision était la mère avec un pourcentage de 78,9 %. 49,4 % des femmes ont déclaré que la circoncision augmentait leurs chances de mariage. Français 50 % des hommes ont déclaré préférer les femmes excisées, 39,6 % d'entre eux le font pour des raisons religieuses. Conclusion : Les résultats de l'étude montrent un taux préoccupant de soutien et de pratique des MGF parmi les villageois autochtones du village d'Al Undub Abo-kleio au centre du Soudan. Cette étude montre également l'ignorance concernant les conséquences des MGF sur la santé, malgré la sensibilisation et la souffrance des complications immédiates et à long terme. Ces résultats indiquent un besoin urgent de développer des stratégies efficaces pour éduquer et prévenir la pratique des MGF et assurer une bonne gestion de ses conséquences, en particulier dans les zones rurales.