ISSN: 2155-9880
Mingou JS*, Payot L, Zabalawi A, Delaunay R, Oueslati C et Moquet B
L'incidence de l'insuffisance rénale aiguë reste élevée, du fait de la multiplication des actes interventionnels chez les sujets à risque. Elle augmente à la fois la morbi-mortalité en milieu hospitalier et à long terme. L'identification des patients à risque est primordiale afin de mettre en place les mesures préventives, dont l'élargissement reste le « gold standard ». La réalisation d'une coronarographie en ambulatoire chez ce type de patient à risque est possible sans augmenter la morbidité rénale, sous couvert d'une bonne hydratation.
Introduction : L'insuffisance rénale aiguë est une complication qui reste fréquente après injection de produit de contraste. Elle augmente à la fois la morbidité et la mortalité hospitalière à long terme. Nous avons souhaité réaliser une étude prospective observationnelle pour évaluer l'incidence des complications rénales (insuffisance rénale aiguë, dialyse) des patients adressés en ambulatoire dans notre centre pour coronarographie et ayant bénéficié de mesures de prévention de la toxicité rénale telles que recommandées par les sociétés savantes.
Méthodologie : Nous avons mené une étude prospective à l’hôpital Yves Le Foll de Saint Brieuc sur une période de 4 mois de novembre 2015 à février 2016, chez des patients admis en ambulatoire pour coronarographie ayant suspendu au préalable tout médicament à potentiel néphrotoxique et ayant une hydratation entourant l’examen. Une fiche d’enquête a été élaborée pour recueillir, après consentement éclairé, les données sociodémographiques, les facteurs de risque, les comorbidités, les données cliniques et paracliniques. L’ensemble des données a été saisi et analysé à l’aide du logiciel SPSS version 18.0.
Résultats : Quatre-vingt-dix-huit patients ont eu une coronarographie ambulatoire au cours de cette période. Le sex-ratio était de 3,66 en faveur du genre masculin avec un âge moyen de 65 ans. Les trois quarts de la population (71%) avaient au moins un facteur de risque de néphropathie induite par le contraste. Les valeurs moyennes de clairance avant et après coronarographie étaient quasiment similaires (80 μmol/l) sans variation significative. Aucune altération de la fonction rénale n’a été observée chez les patients à risque quelle que soit la quantité de produit de contraste injectée (entre 30 et 277 ml). Lorsque les patients cumulent des facteurs de risque de néphropathie induite dans le produit de contraste, on observe une augmentation du taux de créatinine sanguine avec le nombre de facteurs mais pas de modification significative (p : 0,24) de la fonction rénale après injection d’iode.
Conclusion : L’incidence des lésions rénales aiguës reste élevée, du fait de l’augmentation des procédures interventionnelles chez les sujets à risque. L’identification de ces patients à risque est primordiale afin de mettre en place les mesures préventives dont la volémie reste le gold standard. La réalisation d’une coronarographie ambulatoire chez ce type de patient à risque est envisageable sans augmentation de la morbidité rénale avec une bonne hydratation.