ISSN: 2329-8936
Helge L. Waldum
L'éthologie du cancer gastrique, comme celle de la plupart des autres tumeurs malignes, n'a pas été complètement élucidée. A la fin des années 40, on a reconnu que le cancer gastrique était associé à une sécrétion acide réduite et, dans les années 50, on a rarement découvert un cancer gastrique sans gastrite associée. Avec la description du rôle central d'Helicobacter pylori (Hp) dans la gastrite, on a vite réalisé que Hp était la principale cause du cancer gastrique. Cependant, le mécanisme de cet effet cancérigène n'a pas été découvert. Une indication majeure de la façon dont Hp prédispose au cancer gastrique a été donnée lorsque Uemura a décrit que la gastrite Hp prédispose au cancer gastrique d'abord après avoir induit une atrophie oxyntique. De plus, il est devenu évident que le processus cancérigène continuait même après l'éradication de Hp par des médicaments ou la perte de l'infection Hp en raison de l'anacidité. Ainsi, chez les patients atteints de Hp, un cancer de la gastrite atrophique peut se développer des décennies après la perte de Hp, ce qui indique clairement que l'effet cancérigène de Hp n'était pas direct. De plus, la gastrite atrophique auto-immune et une autre affection avec anacidité due à une mutation innée d'un des gènes codant pour la pompe à protons (ATP4) (pas d'inflammation) prédisposent toutes deux au cancer. Toutes ces affections prédisposant au cancer gastrique ont donc un point commun, l'hypoacidité qui conduit nécessairement à une hypergastrinémie. En appliquant toutes les méthodes actuellement disponibles, nous avons montré qu'une proportion importante de carcinomes gastriques est neuroendocrine et plus spécifiquement dérivée des cellules ECL. La cellule ECL est la cellule cible de la gastrine. Les conséquences thérapeutiques de cette connaissance sont de réaliser l'éradication de Hp avant le développement de l'atrophie oxyntique, et chez les personnes présentant une atrophie oxyntique déjà établie ainsi que chez celles présentant une gastrite auto-immune ou une hypoacidité génétique, de traiter avec un antagoniste de la gastrine. De plus, l'induction d'une hypergastrinémie par des inhibiteurs de la sécrétion d'acide gastrique devrait être réduite