ISSN: 2155-9899
Nicola CG Stein, Karsten Conrad et Martin Aringer
Contexte : Les manifestations de la maladie du système nerveux central dans le lupus érythémateux disséminé (LED) sont variables, mais peuvent être graves. Un sous-ensemble de ces manifestations dans le système nerveux central (SNC) est causé par des anticorps. Un anticorps en particulier, contre le ribosomal P, est censé jouer un rôle important dans le LED neuropsychiatrique, en particulier la psychose lupique. Notre cas appuie cette idée.
Cas : Nous présentons le cas d'une jeune femme qui a développé une psychose lupique sévère après l'arrêt de son traitement immunosuppresseur pour un lupus érythémateux disséminé sans manifestations nerveuses centrales ou psychiatriques antérieures. L'imagerie cérébrale et l'analyse du liquide céphalorachidien n'ont rien révélé de particulier, l'analyse du sérum a montré des titres élevés d'anticorps anti-ADNdb et anti-ribosomal P. Lorsque la maladie n'a pas pu être contrôlée par une dose élevée de méthylprednisolone, une combinaison de cyclophosphamide et de rituximab a été administrée. Environ deux semaines après le traitement d'association immunosuppresseur, une stabilisation de l'humeur et une récupération clinique étaient apparentes. Après deux mois, le patient était complètement rétabli. La sérologie a montré une diminution frappante des anticorps anti-ribosomal P à ce moment-là.
Conclusion : L'évolution de la maladie de ce jeune patient atteint d'une psychose lupique sévère suggère que l'effet de la méthylprednisolone pulsée s'est exercé sur la barrière hémato-encéphalique, seule une dose de 1 g qd étant efficace. Cela étaye l'idée que la psychose lupique est causée par des auto-anticorps pénétrant dans le SNC. Les titres très élevés d'anticorps anti-ribosomal P dans la psychose complète et la chute prononcée de ces anticorps par la suite, concomitante à l'obtention d'une rémission clinique, étayent le concept d'anticorps anti-ribosomal P à l'origine de la psychose lupique.