ISSN: 2167-0870
Martin Tolich
Objectif : Cet article sociologique se situe en dehors du paradigme dominant de la recherche en sciences sociales selon lequel les chercheurs étudient les sujets recrutés pour des essais cliniques sur des êtres humains ; ils caractérisent systématiquement les « cobayes » comme des personnes impuissantes et exploitées qui se présentent à la fois « prêtes à recruter et prêtes à consentir ». Cet article met en évidence une exception à ce paradigme en documentant un cas où un sujet clinique sur des êtres humains décrypte un régime d’essai clinique et permet une décision rationnelle pour maximiser la sécurité personnelle. Méthodes : Ce rapport d’une étude ethnographique approuvée éthiquement de cliniciens (N = 24) dans des essais cliniques de bioéquivalence ou de premier essai sur des êtres humains se concentre sur un seul participant. Zach, un premier chercheur sur des êtres humains de 25 ans, a partagé son secret et a fièrement accepté qu’il soit rendu public. Résultats : Zach raconte un moment pendant la phase de recrutement d’un premier essai clinique sur des êtres humains où il a calculé le quotient de risque de participation à l’étude à des dates d’essai données. Zach a pu identifier une date d'essai (sur huit dates) qui, selon lui, était moins risquée que les sept autres dates d'essai. L'article interactif donne au lecteur suffisamment d'informations pour qu'il puisse également tenter de déchiffrer ce qui est essentiellement un mot croisé crypté. Conclusion : Si l'affirmation de Zach est valide et que la sécurité ou le risque des essais cliniques au sein d'un essai clinique (à dates séquentielles) est inégal, les comités d'éthique devraient insister pour que ce risque asymétrique soit explicité dans les formulaires de consentement. De même, les futurs chercheurs en sciences sociales qui étudient les participants aux essais cliniques devraient être conscients de manière critique de l'action humaine plutôt que d'être aveuglés par leur maximisation de l'autonomie réduite des cobayes.